Love in Burgundy

Ca fait à peu prés 10 ans qu’elle a quitté le nid familial, où nous étions 5 oisillons oisifs, pour voler de ses propres ailes. Ca fait au moins 7 ans qu’ils dorment ensemble, et plus si affinités. Plusieurs années que la banque les pompe communément, maintenant et à l’heure de notre mort, amen  (Ca se voit? Je suis allée à la messe, ce week-end! ). Ils étaient déjà PACSés. Puis surtout, ils ont un trop joli bébé, qui les engage aussi pour des siècles et des siècles. (Help, enlevez moi ces trucs de la tête!).

Qu’est ce que ça va changer….

Alors pourquoi?

Pourquoi j’étais tellement émue de la voir si rayonnante, irridescente, en train de remonter l’allée au bras du Pater?

Pourquoi j’avais les larmes aux yeux de les voir si confiants, si décidés à s’aimer et à profiter du meilleur de la vie?

Probablement qu’il a du se produire une réaction neuro-chimique au niveau de mon système limbique, une catalyse entre la musique et mon système pileux hérissoné. J’y pouvais rien.

De toutes façons, ça n’a pas duré trés longtemps. Le Victouille, sagement assis par terre au premier rang, a bien compris qu’il n’avait pas le droit de parler, dans un moment si solennel. Alors, Mr  Image d’Epinal a levé son index et son majeur pour faire un pistolet, et ajustait sa lunette de tir sur le curé. Tout à fait l’esprit du lieu. Direct, ça m’a ramenée sur terre.

« Deux secondes, Cupidon, j’ai un chat à fouetter, puis je remonte papillonner du palpitant avec toi ! »

Les voilà mariés, ils ont signés. Petite pelle d’usage.

Victouille remplit sa mission à sa façon. Il pique un sprint pour apporter les alliances aux tourtereaux.

Signal. Tout les cousins se lèvent, avancent, et on a fait la chorale gospel. Le Golden Gate Quartet c’est des nuls à coté de nous.

La sauce prend. Les « Oh Happy day! »  résonnent sous les vieux murs. On  tape dans les mains. On se balance. Tata Fabi entre en transe. Ils faut dire qu’on a répété toute la soirée, la veille, et elle faisait le métronome.

La journée continue comme elle a commencé. Soleil radieux. Le jeune couple se fait asperger de confettis. On fait des bises, et c’est dingue, je connais presque tout le monde: cousins qu’on voit pas assez souvent, malheureusement;  amis d’enfance pas croisés depuis le dernier mariage en date, malheureusement; amis des parents qu’on adore…trop de monde qu’on aime à la fois. C’est le pied. Limite mieux que mon propre mariage, où j’étais un peu coincée par le balai que j’avais dans le cul. On rencontre la famille de l’autre coté:  Papi, Mami, et Tata de Valounette La Frisette, notre bébé-nièce.

La Burgundy est verte et radieuse sous un soleil étincelant. Entre les vallons, les coteaux sont bien alignés, toujours prêts à fournir de la matière première à pinard. On file au chateau. L’aprés-midi se poursuit, délicieuse. Petit groupe de jazz dans un coin, qui fascine Victouille et Martouille. Des dizaines de gamins dans tous les sens, surtout cachés dans la forêt de bambous. Je les surveille de loin, et de temps en temps, mes loulous se jettent sur moi, cravatés, morveux et essouflés, et ma belle robe en soie se couvre de tâches à chaque câlin des petites mains graisseuses. Valounette passe de bras en bras, toute sourire.

Bon et puis la suite demain.

J’ai trop raconté, et puis c’est l’heure que je donne des piles à ma souris.

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(Héhé, Pyramide, ou pas pyramide?)